Si les châteaux de Chantilly, Compiègne et Pierrefonds reçoivent chaque année de nombreux visiteurs et sont connus dans le monde entier, l'Oise possède d'autres châteaux moins célèbres ayant abrité d'illustres personnages et qui méritent qu'on s'y arrête... comme le château de Villette. 

 

Le Hameau  de Villette autrefois appelé le Plessis Longueau, puis Plessis Villette, a été rattaché à la commune de Sarron en 1826, elle-même rattachée à Pont-Sainte-Maxence en 1951. C'est dans ce petit hameau que se niche le château de Villette qui sort de l'oubli et revit dans ce début de XXI ème siècle.

 

En 1737, Pierre Charles de Villette (1700-1765) hobereau normand possédant une importante fortune acheta à dame Fouilleuse de Flavacourt les fiefs du Plessis Longueau, de Saint Martin, de Bazicourt, de Sarron. Le Plessis Longueau n'était alors qu'un simple manoir. Pierre Charles de Villette se rend acquéreur en 1755 de la châtellerie de Sacy-le-Grand avec le château de Fontaine le Comte (château Coustard) dans le Marais. Trop loin de la route il fait démolir ce château et avec les matériaux qu'il récupère et ceux offerts par le prince Louis-Joseph de Bourbon-Condé, provenant de la magnifique demeure de Verneuil, il fait bâtir au Plessis-Longueau une résidence plus importante que le manoir à laquelle il donne le nom de Plessis Villette... ainsi est né le château. Commencé en 1761, la construction fut rapidement achevé.

 

A la mort de Pierre Charles de Villette en 1765, son fils Charles Michel de Villette hérite du domaine et de nombreux appartements à Paris. Marié  à Reine Philiberte de Varicourt, fille adoptive de Voltaire surnommée "Belle et Bonne", il s'installe à Villette. La propriété sera alors aménagée au goût du jour. Le parc à la française dessiné par le père sera transformé en jardin anglais dont l'architecte Le Court aura la charge.

 

Vient alors la révolution à laquelle le couple Villette prend largement part à Paris, laissant leur fils au château de Villette sous la garde d'une nourrice et d'une fidèle servante. L'armée révolutionnaire commet d'importants dégâts dans le château sans compter que le linge, les couvertures, les matelas sont réquisitionnés pour le service des hôpitaux. La ferme est, quant à elle, laissée à l'abandon.
 

Le frère de "Belle et Bonne", Claude Gabriel dit le "chevalier de Varicourt" prend le parti de s'installer au Plessis et sera chargé de l'administration du domaine et de la réfection du château pendant que "Belle et Bonne" visite les familles indigentes et leur distribue des secours. Il restaure la chapelle sur les ruines de l'église du Plessis Villette qui a été détruite pendant la révolution. Il réalise "la maison rose" et "l'orangerie" en y faisant figurer la devise des Villette "Toujours Villette, toujours fidèle".

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En 1802, "Belle et Bonne" fait rebâtir la ferme du château (l'Ecurie actuelle) qu'un incendie avait détruit avec la récolte de l'année. Cette ferme a été restaurée récemment par l'ancien propriétaire Marius Pigoni.

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Le fils de "Belle et Bonne", le dernier Marquis de Villette meurt dans sa propriété le 8 juin 1859, à l'âge de 66 ans. Par testament il avait institué pour légataire universel ne première ligne Monseigneur de Dreux-Brézé, évêque de Moulins et en seconde ligne Léon de Montreuil puis par codicille Alfred de Montreuil. Après plusieurs plaidoiries, tant au tribunal de Clermont qu'à la cour d'appel d'Amiens, la cour de cassation confirme comme héritiers naturels les Varicourt et les Roissy avec les Montreuil. Sur leur demande le mobilier du château est dispersé dans une vente aux enchères effectuée sur place les 15 et 16 novembre 1865. Les acquéreurs se disputent "les reliques voltairiennes" et les tableaux de maîtres. La bibliothèque passe également sous le feu des enchères. Le cœur de Voltaire décédé le 30 mai 1778 chez les Villette à Paris avait été conservé au domaine. Il ne sera pas vendu aux enchères mais transporté à Ferney dans l'Ain. Les héritiers le remettront par la suite à Napoléon III qui le fait déposer à la Bibliothèque Nationale où il est encore actuellement.

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Le château démeublé et le domaine de Villette mis en vente par licitation le 21 novembre 1865 seront adjugés 1750000 francs au baron Léon de Montreuil. Son fils le baron Alfred de Montreuil vend la propriété le 1er février 1900 à Edgar Stern. La famille décide alors de démolir cette bâtisse pour édifier, en 1903, le château actuel.

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Jusqu'à la déclaration de de guerre de 1914, le château connaît une grande prospérité qui profite au hameau de Villette et à la commune de Sarron dont il dépend. Les portes du château sont ouvertes à l'occasion des fêtes du hameau. la banquier Stern y organise de fastueuses  réceptions pour ses amis venus partager des parties de chasse sur les 1500 hectares de la propriété. 

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Vient alors la 1ère guerre mondiale... Le château est transformé en poste de secours: les blessés amenés là y reçoivent les 1ers soins puis une ambulance les transporte jusqu'aux berges de l'Oise près de la "Musardière" où un bateau-mouche parisien "Le Cygne" les prend en charge pour les conduire dans la capitale. Ce bateau était encore accosté en 1923 à un quai de l'île Saint Louis. Tous les blessés ne peuvent être sauvés malgré la navette et c'est le cimetière de Villette qui recueille leur dépouille mutilées. A la fin de la guerre 14-18, les délégués financiers de allemands résident dans le château jusqu'à la signature de la paix et la vie pourra reprendre son cours mais sans jamais retrouver l'éclat du passé.

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La seconde guerre mondiale fera subir au domaine de nouvelles détériorations. A partir de cette période et au fil des années, les troupes d'occupation, puis les jeunesses de Pétain, les colonies de vacances, un centre de convalescence pour prisonniers rapatriés et les troupes américaines y logeront chacun leur tour. Peu à peu le château ne sera plus habitable, et on assiste année après année au sac de la propriété..

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Laissé ainsi à l'abandon, le domaine sera à plusieurs reprises convoité. En 1981, l'implantation du parc Astérix est sérieusement envisagée. On parle ensuite d'un complexe sportif destiné aux footballeurs mais ce sera Clairefontaine qui sera choisi. D'autres projets seront encore envisagés comme un centre de détention ou un complexe hôtelier autour d'un golf de 18 trous. Aucun n'aboutira.

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En 2001, l'ensemble de la propriété est vendu à la société Cofrain, représentée par Jean Charles Pigoni, spécialiste dans l'exploitation forestière. Sans gardiennage, squatté par des organisateurs de rave party, des tagueurs, vidé de son mobilier, de ses cheminées, de ses plus beaux parquet, le château parait voué à son auto-destruction voire à une démolition pour une vente pierre par pierre. Le régisseur du domaine Maurice Boisnel alerte alors Nereo Randon dont il avait su apprécier les compétences, le travail et les qualités humaines en 1994, lors d'études faites à la demande des Stern pour la restauration de château. Une rencontre est organisée avec les frères Jean Charles Pigoni et Marius Pigoni: la propriété est alors divisée en 3 lots.

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Lot1: la château est proposé à Nereo Randon qui envisage d'abord la création d'une association  de sauvegarde puis décide de constituer une société civile et immobilière "la Renaissance de Villette" avec pour vocation de restaurer le château, lui rendre sa beauté d'origine er créer des logements collectifs mis à la disposition de toutes les bourses, modestes, moyennes et aisées.

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Lot 2: la régie, la ferme et ses annexes est attribué à Marius Pigoni. Une remarquable restauration est entreprise créant un véritable petit village auquel s'ajoute un centre équestre. C'est ce lot qui est maintenant la propriété de la famille Verriere et que vous aurez le plaisir d'arpenter en nous rejoignant aux Ecuries du Domaine de Villette avec vos équidés...

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Lot 3: Jean Charles Pigoni se réserve la partie forestière et aquatique du Domaine, en veillant au respect de l'environnement et des espèces animales et florifères.